Le niveau de pauvreté en Wallonie

En Wallonie, environ un habitant sur cinq vit dans un ménage en situation de risque de pauvreté ou d'exclusion sociale.

Quand nous parlons de risque de pauvreté, nous nous limitons aux revenus. Le seuil de pauvreté varie d'un pays à l'autre et équivaut à 60 % du revenu médian. En 2017, 21,8 % de la population wallonne vivait dans un ménage dont le revenu net était inférieur à ce seuil. La situation en Wallonie est meilleure qu'à Bruxelles, où 30 % de la population est exposée, mais le taux de risque de pauvreté est bien inférieur en Flandre, où il tourne autour de 10 %.

Mais l'argent n'est pas tout. Le taux de risque de pauvreté ou d'exclusion sociale prend compte d'autres critères en compte : une situation de privation matérielle sévère et l'accès au travail.

  • Certaines personnes vivent dans un ménage qui ne peut pas se permettre au moins quatre biens et services courants, comme payer les factures ou le loyer, se chauffer correctement, manger de la viande tous les deux jours ou posséder une voiture. C'est la situation de privation matérielle sévère. Il s'agit donc de l'impossibilité de faire face à plusieurs besoins, pas d'un choix personnel comme celui de renoncer à la télévision ou de ne pas partir en vacances.
  • On constate aussi que le risque de pauvreté et d'exclusion sociale augmente lorsqu'on vit dans un ménage à très faible intensité de travail, dont les membres ont donc travaillé moins de 20 % sur l'année entière. Bien sûr, les enfants, les étudiants ou les personnes âgées ne sont pas repris dans ce calcul.  

 
Sur base de ces trois facteurs – revenu, privation matérielle et intensité de travail – le risque de pauvreté ou d'exclusion sociale est de 26,2 % en Wallonie, sur base des chiffres de décembre 2019. En Flandre, il était de 12,9 % en 2018 pour environ 38% à Bruxelles.

Tous ces chiffres sont basés sur une enquête annuelle sur les revenus et les conditions de vie (SILC), utilisée à l'échelon européen et construite sur le revenu du ménage. Elle a ses limite s: les différences entre hommes et femmes sont lissées, par exemple. Enfin, certains groupes très précarisés ne sont pas interrogés dans le cadre de cette enquête: les sans domicile fixe, les personnes en situation irrégulière ou celles qui résident dans une institution.

Quoi qu'il en soit, nous retiendrons que le risque de pauvreté touche environ 20 % des Wallons. La précarité, la pauvreté font donc partie du quotidien.

 

Sources : Fiches Inégalités sociales  de l'IWEPS [Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique : 2019]